Un petit trip au Nouveau Mexique !

Un petit trip au Nouveau Mexique !

Après l’Oregon et le Washington State (voir ici : https://www.carnetsdevoyage.net/oregon2024), nous sommes partis passer quelques jours au Nouveau Mexique, plus particulièrement visiter une région incroyable, Bisti De-Na-Zin et Ah-Shi-Sle-Pah Wilderness, en plein cœur des Badlands au nord-ouest de l’état… Quelques arrêts en route, à Las Cruces, Santa Fe, et une excursion dans l’incroyable Canyon de Chelly (on dit D’Chai !), passage à Shiprock, magnifique rocher sacré des Navajos.

A bientôt !

Las Cruces, Organ Mountains National Monument

Las Cruces, Organ Mountains National Monument

On a repris la route ce matin de Tucson vers Las Cruces, la deuxième plus grande ville du Nouveau Mexique après Albuquerque. Le principal employeur de la ville est l’état fédéral. La région compte en effet deux très importants centres de missiles et de balistique militaire, et la ville est également le siège de Virgin Galactic, la première entreprise au monde à proposer des vols spatiaux suborbitaux privés.

Après un peu plus de 4 heures de route, on a posé nos affaires à l’hôtel et on est partis vers les Organ Mountains, chaîne de montagnes magnifique situées à quelques km de la ville. On a fait un trail de 5 km pour découvrir un peu plus les lieux !

La marche nous a conduits vers une petite grotte, appelée la grotte de l’ermite, qui a été utilisée pendant des siècles par les Amérindiens de la région.
Il reste des traces peu visibles de peintures sur les murs, et le plafond noirci par les feux de camp témoigne de l’activité dans cette caverne.

Un peu moins de 2 heures pour parcourir les 5 km, avec pas mal de dénivelé et un bon 35 degrés !

La vraie récompense nous attendait à l’arrivée. Bien crevés par la route et le trail, une fois revenus au Visitor Center, on a passé un bon moment à admirer les dizaines de colibris qui venaient manger là !

Deuxième jolie surprise : alors qu’on regardait les oiseaux, deux autres animaux nous observaient sans doute depuis un moment avant qu’on s’en aperçoive ! Deux Wapitis, une petite biche et un petit cerf étaient à quelques mètres de nous !

On a quitté le parc à la nuit tombée pour aller casser la croute et nous coucher après cette longue journée !

Demain on est encore dans le coin avec d’autres trucs sympas à découvrir !

A demain !

Slot Canyon, Mesilla Plaza et White Sands

Slot Canyon, Mesilla Plaza et White Sands

Grosse journée ! On a commencé par un petit trail d’un peu plus de 3 km dans un slot canyon qui commence à quelques centaines de mètres du Rio Grande, célèbre fleuve qui arrose Las Cruces.

Situé en dehors des sentiers battus, sur un terrain privé, on commence la balade dans le lit de la rivière asséchée en cette saison pour arriver à l’entrée du canyon. Il n’est pas très long, mais très étroit et assez profond, jusqu’à 12 mètres au plus haut.

On est ensuite partis vers Mesilla Park, un quartier situé au sud de Las Cruces. Ancienne ville fondée en 1887, avant d’être annexée à Las Cruces, ce petit quartier ressemble un peu au centre historique d’Albuquerque. De vieux bâtiments d’époque entourent une église hispanique et un petit parc avec un kiosque.

Un des plus anciens bâtiments qui abrite aujourd’hui un commerce à sa gloire, est un ancien tribunal où a été jugé et condamné à la pendaison le célèbre Billy the Kid !

Après une petite pause à l’hôtel, on a repris la route vers les White Sands national Park, un endroit qu’on adore, où on est déjà allés deux fois, toujours en hiver. Il fait très chaud, mais ce sable blanc reste frais !

C’est un lieu assez irréel, grand désert de gypse blanc coincé dans une très grande vallée qui est occupée aux trois quarts par l’armée.
C’est ici qu’Oppenheimer a testé la première bombe atomique de l’histoire. Le site historique, Trinity, où la bombe a explosé, n’est accessible que deux jours par an. Il est en plein cœur d’une base militaire ultra secrète, où sont testés les missiles et autres fusées américaines.

On est allés se chercher de quoi pique-niquer dans les dunes en admirant le coucher du soleil. A chaque minute, en fonction des nuages, de la hauteur du soleil, de l’angle de vue, les couleurs changent… Le gypse, qui est en réalité jaunâtre, apparaît blanc par réfraction de la lumière du soleil. Il change de teinte au fur et à mesure de la disparition du soleil, qui nous quitte chaque soir pour aller vous réveiller en France !

On quitte demain Las Cruces pour Santa Fe, capitale du nouveau Mexique, fondée en 1607 par les espagnols, Santa Fe de San Francisco de Asis (sainte foi de St François d’Assise…). C’est une très belle ville de style Adobe qu’on a hâte de redécouvrir en été cette fois.

A demain !

De Las Cruces à Santa Fe

De Las Cruces à Santa Fe

Et encore une grosse journée ! On est partis ce matin vers 9 heures et on a posé les valises à l’hôtel à 19 heures, tout ça pour 3h30 de route !

On a donc fait quelques arrêts sympas… Le premier, à Elephant Butte State Park. C’est un grand lac de barrage sur le Rio Grande qui sert aussi, comme toujours ici, de base de loisirs pour les Américains. Dès qu’il y a de l’eau ou des dunes de sable, ils s’agglutinent là avec tous leurs jouets ! Buggy, bateaux, jets ski… L’endroit est joli, ressemble un peu au Lac Powel en plus petit et moins spectaculaire.

On y accède en traversant une ville au drôle de nom, Truth or Consequences… La ville s’appelait avant Hot Springs. A la suite d’un concours radiophonique en 1950, le présentateur d’une émission qui s’appelait Truth or consequences, Ralph Edwards, a annoncé qu’il diffuserait en direct son émission, pour son dixième anniversaire, de la première ville qui en prendrait officiellement le nom… Hot Springs a changé de nom le 31 mars 1950 et l’émission a été diffusée de là le lendemain ! Ralph Edwards a ensuite visité la ville chaque premier week-end de mai pendant 50 ans ! Cet évènement qui s’est transformé au fil du temps en véritable fête locale, avec parade, concours de miss, et de nombreux spectacles, a pris le nom de Fiesta est toujours célébré ici chaque année à la même période…

Elephant Butte. On est allé jusque sur la plage avec la voiture, et on a roulé un peu pour découvrir le coin au milieu des caravanes et autres tentes. On est passé au barrage, d’où l’on voit le gros rocher qui a donné son nom au coin. Il est censé ressembler à un éléphant couché sur le côté, la tête à gauche avec la trompe qui descend vers le lac. Après, chacun y voit un peu ce qu’il veut !

Après cette petite pause, on a repris la route vers un autre arrêt, pour une balade dans un canyon. Pas de marche cette fois, le San Lorenzo Canyon est assez large pour se faire en voiture, sur une piste bien entretenue. C’est très beau, pas très long, et on aime les canyons !

Une fois arrivés à Albuquerque, la plus grande ville du nouveau Mexique, on a quitté l’autoroute pour rejoindre Santa Fe par la Turquoise Trail. C’est une jolie route, une Scenic Road, qui serpente à travers les montagnes et doit son nom aux très nombreuses mines de turquoise que comptait la région. La turquoise de ce coin est considérée comme la plus belle du monde ! Les Amérindiens l’exploitaient déjà ici depuis des siècles. On a déjà fait cette route deux fois l’hiver. A mi-chemin entre Albuquerque et Santa Fe, la petite ville de Madrid, ancienne ville minière, devenue ensuite Ghost Town, et réinvestie dans les années 80 par des artistes. C’est un lieu incontournable et charmant ! Les vieilles baraques sont à peu près retapées et colorées. On voit encore les anciens puits de mines et les terrils. Le charbon était aussi exploité ici mais surtout pour un usage local.

On est arrivés en fin d’après-midi à Santa Fe, capitale du Nouveau Mexique. Le centre historique, autour de la Plazza est magnifique et assez luxueux. Les bâtiments en adobe sont incroyablement beaux et l’atmosphère hispanique est très différente des autres villes. Ici c’est adobe, piment et Turquoise !

Régulièrement sur la route, des signes nous rappellent qu’on est au Nouveau Mexique, l’état de Roswell, et que les extra-terrestres ne sont jamais loin…

On quitte Santa Fe demain matin, pour aller vers les Badlands, avec encore quelques arrêts en cours de route…

Ce week-end, c’est la nuit des étoiles, et en levant la tête, on a cru voir un truc passer…

A demain !

De Santa Fe à Farmington, Pueblo San Ildefonso, Bandelier, Sulphur Springs et Jemez Mountain

De Santa Fe à Farmington, Pueblo San Ildefonso, Bandelier, Sulphur Springs et Jemez Mountain

On a quitté Santa Fe ce matin pour rejoindre Farmington à 4 heures de route à l’ouest, où nous allons rester 3 nuits avec un programme très chargé !

Premier arrêt, un Pueblo à côté de Los Alamos, la ville Atomique, San Ildefonso. Le terme Pueblo fait référence aux tribus d’Arizona, du Nouveau Mexique et du Texas qui sont sédentaires et organisées en villages. Les conquérants espagnols leurs ont données ce nom pour désigner les villes permanentes d’Amérindiens. Le plus célèbre des Pueblos est Taos Pueblo, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, que nous avions visité en 2018 (voir ici https://carnetsdevoyage.net/arizona2018/2018/12/28/day-five-from-santa-fe-to-durango/). Les Pueblos sont toujours habités et leur visite est très règlementée.

Celui-là manque pas mal d’intérêt… Quelques maisons retapées (trop ?), une très belle église et pas grand chose d’autre ! Il date de 1300 et ses habitants sont les descendants des Anazazis de Mesa Verde, un site troglodyte magnifique, habité depuis 7500 avant JC, et qui a mystérieusement été abandonné vers 1280 après JC, sans doute à la suite de plusieurs périodes de sècheresse. Ses habitants ont migré vers les vallées du Rio Grande, où on les retrouve donc dans ce Pueblo, mais aussi dans le second site qu’on a visité aujourd’hui…

On a ensuite rejoint un bel endroit, qu’on a découvert un peu par hasard ! Bandelier National Monument est donc un site troglodytique fondé vers 1300 par les Amérindiens qui ont fuis Mesa Verde. Ils ont reconstruit ici avec les mèmes techniques, en creusant la roche et en construisant quelques bâtiments en affleurement en plantant des poutres dans les murailles de pierres. Ils savaient parfaitement monter des structures de plusieurs étages ! Ils maîtrisaient aussi l’irrigation, la poterie et la vannerie. On pense que la population a pu atteindre entre 2000 et 3000 personnes ici. On trouve encore de nombreux pétroglyphes, des peintures murales et de nombreux objets cérémoniels ont été trouvés sur le site. Les habitants de Bandelier recouvraient d’enduit de terre leurs maisons et les grottes et les peignaient.

Après Bandelier, on a filé vers Sulphur Springs, un petit site perdu dans la montagne, caldeira d’un ancien volcan, qui présente toujours des traces d’activités. Sulphur Springs fait partie du site National Valles Caldera, installé dans une grande zone volcanique. Un des spots de ce parc, Valle Grande, est la caldeira d’un ancien volcan qui s’est effondré sur lui-même et a créé cette immense vallée il y a plus d’un million d’années.

Ça sent fort le souffre, on peut voir une marmite de boues fumantes, des petits bassins bouillonnants. Cet endroit a été utilisé comme station thermale du début du XXème siècle à 1970, quand les installations ont été détruites par un incendie. On voit encore sur place les vestiges des bâtiments.

On a pris une piste pendant quelques km, et on a marché un petit km pour arriver sur le site. sur le chemin, on découvre rapidement l’origine volcanique des mieux : des cheminées trônent là un peu partout à flan de montagne.

Juste après Sulphur Springs, en bord de route une belle cascade ! Soda Dam.

On a quitté la montagne et on est passés par Jemez, magnifique site qui rappelle les montagnes rouges de l’Utah ou du nord de l’Arizona. Le Nouveau Mexique est vraiment plein de surprises !

On a fini par arriver à Farmington…

Demain, première journée dans les Badlands du Nouveau Mexique, à une heure de route de Farmington, Valley of Dreams !

A demain !

Bisti De-Na-Zin, les Badlands du Nouveau Mexique

Bisti De-Na-Zin, les Badlands du Nouveau Mexique

Très grosse journée de marche aujourd’hui ! On a parcouru presque 17 km à pieds dans les Badlands.

Cette zone du Nouveau Mexique, située à une trentaine de km au sud de Farmington est un désert et une zone isolée érodée par le temps. Ces terres sont gérées pour partie par le BLM, Bureau of Land Management et par la Nation Navajo, qui possède les terres.

Bisti signifie « Parmi les formations en Adobe » et De-Na-Zin « Grue debout ». Des pétroglyphes de grues ont d’ailleurs été trouvée dans un endroit très reculé des Badlands.

Cette zone est extrêmement riche au niveau géologique. La région qui comprend le désert de Bisti / De-Na-Zin était autrefois un delta riverain qui se trouvait juste à l’ouest du rivage d’une ancienne mer, la Voie maritime intérieure de l’Ouest, qui couvrait une grande partie du Nouveau-Mexique il y a 70 millions d’années. Source Wikipedia : Les badlands exposent la séquence de lits fossilifères la plus longue, la plus complète et la plus richement riche enjambant la limite Crétacé-Paléogène de tous les bassins sédimentaires du monde. Celles-ci comprennent quatre formations géologiques qui, par ordre décroissant d’âge, sont la Formation Fruitland , la Formation Kirtland , la Formation Ojo Alamo et la Formation Nacimiento.

Les paléontologues ont également trouvé de nombreux fossiles de dinosaures sur le site, donc un crane complet de T-Rex, et il regorge d’arbres fossilisés un peu partout.

On a donc déambulé dans cette vaste zone qui n’est pas du tout balisée. Il faut trouver les différents points d’intérêt en cherchant et en marchant beaucoup, en s’aidant de quelques points GPS trouvés sur des sites spécialisés. Cet endroit merveilleux, quand comme nous, on adore les désert, les hoodoos, les grandes étendues abandonnées au soleil, les couleurs qui changent en permanence, est en plus très peu connu et donc très peu touristique ! Pour faire simple, il n’y a personne sur le site !

Le site est découpé en deux partie. La première, Bisti Badlands et la seconde, De-Na-Zin. Les deux sont très différentes.

Bisti Badlands est très aride. Il n’y a pratiquement pas de végétation et l’environnement est très minéral. C’est aussi la partie la plus riches en points à voir. Un grand wash, ces rivières qui sont la plupart du temps à sec mais peuvent se transformer en torrent pendant les orages longe tout le site. Il a plu un peu cette nuit, et on a pas mal de boue par endroit, ce qui ne facilite pas la marche !

On a donc commencé par là… De grandes étendues, des collines qui vont du noir au rouge, en passant par toutes les teintes de brun, beaucoup de hoodoos sur les premiers km. On a beaucoup marché là, un peu plus de 8 km, on a grimpé sur des collines pour voir tout ça un peu de haut. Heureusement, le temps est couvert mais avec quand même pas mal de lumière et du soleil par moment et il ne fait donc pas trop chaud.

Au bout de ce périple, but de cette longue marche, un site exceptionnel, Cracked Eggs. Des rochers sont posés là et ressemblent à des œufs cassés. L’érosion a fait ici un travail d’artiste, et ce genre de phénomène est unique au monde.

Il y avait ici une arche naturelle de pierre, que le temps a fini par casser. Il y a peu de temps parce qu’elle apparaît encore dans les rares infos qu’on peut trouver sur la région… On voit encore les morceaux de pierres de l’arche qui gisent au sol.

Sur le retour vers l’entrée du site, d’autres concrétions sympas.

On a repris la voiture pour aller vers l’autre site, De-Na-Zin. Celui-ci est donc très différents. Beaucoup plus de végétation, moins de hoodoos, un grand wash qui serpente encore très humide, et des paysages magnifiques ! On a fait un stock de très belles pierres pour notre collection, et on trouve ici énormément de bois pétrifiés. Certains morceaux sont énormes et très colorés. On a encore déambulé ici sur un peu plus de 8 km, au milieu des buissons, des rochers, du bois pétrifié, du wash, toujours sans aucun chemin balisé…

Crevés mais heureux de ces deux randonnées dans des paysages qu’on adore, on a repris la voiture pour rentrer, après 7 heures de balade… Et on a eu notre récompense sur la piste du retour ! On a eu la chance de croiser un cheval sauvage, bientôt rejoint par un autre, puis par tout un groupe ! C’est le Far West !

Au loin, l’orage gronde ! On a fini par rejoindre notre hôtel pour une bonne nuit réparatrice ! On remet ça demain, sur un autre site encore plus spectaculaire, qu’on va devoir arpenter un peu comme on l’a fait aujourd’hui !

A demain !

Ah-Shi-Sle-Pah Wilderness

Ah-Shi-Sle-Pah Wilderness

On a filé aujourd’hui vers Ah-Shi-Sle-Pah Wilderness, qui veut dire en Navajo « sel gris ». Ce site est dans la même région des Badlands, à quelques miles de Bisti et De-Na-Zin. On y trouve un paysage assez semblable, composé de rochers multicolores, de hoodoos et de zones désertiques. Là encore, et même sans doute davantage, du bois pétrifié partout ! Le sol en est recouverts sur des km, preuve de la nature complètement différente des lieux il y a plusieurs millions d’années. L’érosion a fait son travail et découvre aujourd’hui les vestiges de cette époque lointaine. De très nombreux fossiles de dinosaures ont été trouvés sur le site, et il en regorge encore des milliers.

Nous avions deux objectifs à atteindre ici. Le site est séparé en trois parties. La première et la moins intéressante, qu’on n’a pas eu le temps de faire, est la Wilderness Sutdy Area.

On s’est concentrés sur les deux autres, Valley of Dreams, et King of Wings. on a marché encore 14 km aujourd’hui, mais cette fois sous un grand soleil et la chaleur qui va avec !

Ah-Shi-Sle-Pah est encore moins connu et visité que Bisti. Personne à l’horizon, on est seuls au monde dans des paysages qui nous transportent sur une autre planète ! Pour atteindre ces sites, il faut parcourir plusieurs km sur des pistes plus ou moins faciles ! On est en territoire Navajo, et ils ne font rien pour faciliter la vie des touristes… L’accès est libre et gratuit, mais il se mérite. Aucunes indications de direction, aucun balisage, là aussi, il a fallu marcher pas mal pour trouver ce que nous cherchions…

Valley of Dreams est une zone très grande, désertique, traversée par quelques petits wash, où on trouve des centaines de hoodoos, et de rochers en équilibre avec des formes stupéfiantes !

On cherchait ici la star des hoodoos de Valley of Dreams, Alien Throne. Haut de 4 mètres, avec un pied très découpé, il est magnifique ! Pour le trouver, ça se mérite !

La zone autour est sympa aussi. On a pris le chemin du retour vers la voiture pour nous rendre au second site, King of Wings.

King of Wings est encore plus difficile à trouver ! Les rares indications qu’on avait pour trouver le point de départ du trail étaient maigres ! Quelques points GPS, et des infos parcellaires, une éolienne, une petite piste de sable à suivre le long d’une clôture, une barrière de barbelés à passer, et 3 km de marche ensuite pour arriver sur le site…

La découvrir est un challenge ! 3 km à errer dans un univers étonnant, qui alterne monticules de terre, arbres pétrifiés, collines de bentonite colorées, ravins, hoodoos… On grimpe, on monte, on redescend, et on finit par la trouver ! On a encore vraiment l’impression, surtout ici de nous trouver sur une autre planète !

Un peu comme avec Alien Throne, le Graal à trouver, King of Wings est un hoodoo encore plus stupéfiant ! Un socle de terre sableuse, et une aile de pierre logue de 3 mètres qui semble défier les lois de la physique ! C’est une formations rocheuses étrange et spectaculaire ! Elle est posée en hauteur sur une colline et offre un panorama dégagé magnifique ! On la prise en photo sous tous les angles ! Au loin, des chevaux sauvages se baladent tranquillement…

On a retrouvé la voiture sans trop de peine, et on est rentrés à l’hôtel, crevés, mais heureux d’avoir vu de si belles choses…

Demain on quitte Farmington pour notre dernière journée au Nouveau Mexique. Direction Shiprock, Gallup, et le Canyon de Chelly (D’Chai) !

A demain !

Shiprock, Canyon de chelly

Shiprock, Canyon de chelly

Dernier jour entre le Nouveau Mexique et l’Arizona ! On a quitté Farmington pour la Nation Navajo.

Premier arrêt, Shiprock, un immense rocher sacré, Tsé Bitʼaʼí, Rocher Ailé en Navajo. C’est un ancien dôme volcanique éclaté, prolongé des restes du col de son cratère. C’est un site emblématique de l’ouest. On le voit de loin, et il est magnifique ! C’est un National Monument protégé depuis 1975. Pour les Navajos, le Rocher Ailé fait référence à la légende du grand oiseau qui a amené les Navajo du nord vers leurs terres actuelles.

On a pris une piste pour s’en approcher, et avoir de beaux points de vue !

Alors que je montais sur le bord pour prendre des photos, je me suis presque retrouvé nez-à-nez devant un gros coyote qui a détalé !

On est ensuite parti vers le magnifique Canyon de Chelly (on prononce D’Chai). C’est aussi un National Monument, qui appartient aux Navajos. Aucunes de ces terres n’appartiennent au gouvernement fédéral. Il est interdit d’y pénétrer, même à pieds, et la seule façon d’y entrer, c’est avec un guide Navajo.

C’est un lieu chargé d’histoire depuis des millénaires ! Son nom est une déformation de son nom Navajo, Tsqui qui veut dire canyon rocheux.

Il a la forme d’un Y, creusé verticalement dans les lits de grès par deux cours d’eaux : Tsaile Creek et Whiskey Creek qui se joignent pour former le Rio de Chelly. Il s’étend sur 40 kilomètres. Depuis le nord-est, le canyon del Muerto, long de 50 kilomètres, le rejoint à Chinle. La hauteur des falaises atteint 300 mètres.

Le canyon a été occupé par les indiens Anazazi avant l’ère chrétienne, et ils y sont restés jusqu’en 1300 à peu près, date à laquelle ce peuple a disparu (A la même époque et sans doute pour les mêmes raisons qu’à Mesa Verde et Bandelier). A la fin de l’époque Anazazi, on estime que plus de 3000 personnes vivaient dans le canyon. Il y ont laissés de très nombreuses constructions troglodytiques, et des milliers de pétroglyphes et de peintures murales. Les ruines Anazazis sont très en hauteur, parfois à plus de 50 mètres et témoignent de l’érosion du canyon depuis leur époque. Ceci dit, ils vivaient en hauteur pour se protéger des inondations et des bêtes sauvages qui peuplaient la région (et la peuplent encore, comme les ours ou les mountains lions !). Les Navajos ont ensuite pris possession des lieux vers 1700.

En 1805, lors d’un conflit qui opposait les Navajos aux colons espagnols, un groupe de Navajos se réfugia dans le canyon del Muerto, où ils furent poursuivis par un détachement espagnol sous les ordres du lieutenant Antonio Narbona. Retranchés dans un abri sous la falaise, les Navajos furent massacrés par les soldats espagnols. La tuerie fit au moins 150 victimes, essentiellement des femmes et des enfants. L’endroit est encore connu sous le nom de « Massacre Cave ». Le Canyon del Muerto tient son nom de ce massacre.

Les Navajos ont été ensuite exterminés par Kid Carson, lors de La bataille du Canyon de Chelly qui a eu lieu en 1864 dans le cadre des guerres Navajo américaine Ce fut une opération sanguinaire pour l’ armée qui précipita la Longue Marche et fut le dernier engagement militaire majeur entre les Navajos et les Américains. La bataille s’est terminée avec la chute des principales colonies Navajo du Canyon de Chelly.

On a commencé la visite par la rim sud, d’où on peut avoir de magnifiques points de vue sur le Canyon, et son point d’intérêt principal, Spider rock, aiguille haute de 244 mètres en plein cœur du canyon. Nous sommes venus ici l’an dernier, sous un ciel très orageux et la pluie. Cette année, le temps est magnifique…

La suite de la visite s’est faite à l’intérieur du canyon. On avait réservé une excursion pour le visiter et le découvrir d’en bas. 4h30 de balade au fond du canyon, perchés sur un vieux camion à 6 roues motrices. On n’en voit qu’une partie, il est très grand, et les pistes sont très dégradées à cause de la mousson. Il n’existe qu’une seule entrée-sortie dans le canyon, à côté de la ville de Chinle. Il reste entre 60 et 80 familles Navajos qui vivent encore dans le canyon. L’hiver, il est vide, les familles migrent sur le haut du plateau. Elles reviennent au printemps et vivent d’élevage et de culture. On en est sorti au coucher du soleil, au moment où les rochers se colorent encore plus.

C’est de l’intérieur qu’on peut découvrir les ruines Anazazis et Navajos et les pétroglyphes laissés sur la roche. Sur une des peintures, on peut voir une représentation d’un des meurtriers espagnols à cheval avec des conquistadors, clairement identifiable à la croix qui orne son corps. Ces grands « bienfaiteurs de la foi », qui ont massacré des centaines de femmes et d’enfants, cherchaient là des cités d’or ! Aimez-vous les uns les autres qu’ils disaient !

Il reste des centaines de ruines et plus de 1200 anciens greniers à grains. Ce sont des bâtiments ronds qui ont permis aux archéologues de connaître les types de cultures que pratiquaient les premiers habitants du canyon.

Et en bonus pour moi, la première représentation que je vois d’un Kokopelli, personnage mythique Amérindien, présent sur des peintures rupestres ou des pétroglyphes depuis plus de 3000 ans.

On a rejoint notre hôtel à une heure de route du Canyon de Chelly, un peu trop tard pour poster ce dernier billet…

On est de retour en Arizona, à Tucson, où on retrouve notre petite famille et la chaleur du désert de Sonora !

Merci à tous ceux qui ont suivi nos péripétie dans l’ouest Américain, de l’Oregon au Nouveau Mexique !

Nous restons encore quelques jours ici, et il y aura peut-être d’autres aventures à suivre…

A bientôt !