Shiprock, Canyon de chelly

Shiprock, Canyon de chelly

Dernier jour entre le Nouveau Mexique et l’Arizona ! On a quitté Farmington pour la Nation Navajo.

Premier arrêt, Shiprock, un immense rocher sacré, Tsé Bitʼaʼí, Rocher Ailé en Navajo. C’est un ancien dôme volcanique éclaté, prolongé des restes du col de son cratère. C’est un site emblématique de l’ouest. On le voit de loin, et il est magnifique ! C’est un National Monument protégé depuis 1975. Pour les Navajos, le Rocher Ailé fait référence à la légende du grand oiseau qui a amené les Navajo du nord vers leurs terres actuelles.

On a pris une piste pour s’en approcher, et avoir de beaux points de vue !

Alors que je montais sur le bord pour prendre des photos, je me suis presque retrouvé nez-à-nez devant un gros coyote qui a détalé !

On est ensuite parti vers le magnifique Canyon de Chelly (on prononce D’Chai). C’est aussi un National Monument, qui appartient aux Navajos. Aucunes de ces terres n’appartiennent au gouvernement fédéral. Il est interdit d’y pénétrer, même à pieds, et la seule façon d’y entrer, c’est avec un guide Navajo.

C’est un lieu chargé d’histoire depuis des millénaires ! Son nom est une déformation de son nom Navajo, Tsqui qui veut dire canyon rocheux.

Il a la forme d’un Y, creusé verticalement dans les lits de grès par deux cours d’eaux : Tsaile Creek et Whiskey Creek qui se joignent pour former le Rio de Chelly. Il s’étend sur 40 kilomètres. Depuis le nord-est, le canyon del Muerto, long de 50 kilomètres, le rejoint à Chinle. La hauteur des falaises atteint 300 mètres.

Le canyon a été occupé par les indiens Anazazi avant l’ère chrétienne, et ils y sont restés jusqu’en 1300 à peu près, date à laquelle ce peuple a disparu (A la même époque et sans doute pour les mêmes raisons qu’à Mesa Verde et Bandelier). A la fin de l’époque Anazazi, on estime que plus de 3000 personnes vivaient dans le canyon. Il y ont laissés de très nombreuses constructions troglodytiques, et des milliers de pétroglyphes et de peintures murales. Les ruines Anazazis sont très en hauteur, parfois à plus de 50 mètres et témoignent de l’érosion du canyon depuis leur époque. Ceci dit, ils vivaient en hauteur pour se protéger des inondations et des bêtes sauvages qui peuplaient la région (et la peuplent encore, comme les ours ou les mountains lions !). Les Navajos ont ensuite pris possession des lieux vers 1700.

En 1805, lors d’un conflit qui opposait les Navajos aux colons espagnols, un groupe de Navajos se réfugia dans le canyon del Muerto, où ils furent poursuivis par un détachement espagnol sous les ordres du lieutenant Antonio Narbona. Retranchés dans un abri sous la falaise, les Navajos furent massacrés par les soldats espagnols. La tuerie fit au moins 150 victimes, essentiellement des femmes et des enfants. L’endroit est encore connu sous le nom de « Massacre Cave ». Le Canyon del Muerto tient son nom de ce massacre.

Les Navajos ont été ensuite exterminés par Kid Carson, lors de La bataille du Canyon de Chelly qui a eu lieu en 1864 dans le cadre des guerres Navajo américaine Ce fut une opération sanguinaire pour l’ armée qui précipita la Longue Marche et fut le dernier engagement militaire majeur entre les Navajos et les Américains. La bataille s’est terminée avec la chute des principales colonies Navajo du Canyon de Chelly.

On a commencé la visite par la rim sud, d’où on peut avoir de magnifiques points de vue sur le Canyon, et son point d’intérêt principal, Spider rock, aiguille haute de 244 mètres en plein cœur du canyon. Nous sommes venus ici l’an dernier, sous un ciel très orageux et la pluie. Cette année, le temps est magnifique…

La suite de la visite s’est faite à l’intérieur du canyon. On avait réservé une excursion pour le visiter et le découvrir d’en bas. 4h30 de balade au fond du canyon, perchés sur un vieux camion à 6 roues motrices. On n’en voit qu’une partie, il est très grand, et les pistes sont très dégradées à cause de la mousson. Il n’existe qu’une seule entrée-sortie dans le canyon, à côté de la ville de Chinle. Il reste entre 60 et 80 familles Navajos qui vivent encore dans le canyon. L’hiver, il est vide, les familles migrent sur le haut du plateau. Elles reviennent au printemps et vivent d’élevage et de culture. On en est sorti au coucher du soleil, au moment où les rochers se colorent encore plus.

C’est de l’intérieur qu’on peut découvrir les ruines Anazazis et Navajos et les pétroglyphes laissés sur la roche. Sur une des peintures, on peut voir une représentation d’un des meurtriers espagnols à cheval avec des conquistadors, clairement identifiable à la croix qui orne son corps. Ces grands « bienfaiteurs de la foi », qui ont massacré des centaines de femmes et d’enfants, cherchaient là des cités d’or ! Aimez-vous les uns les autres qu’ils disaient !

Il reste des centaines de ruines et plus de 1200 anciens greniers à grains. Ce sont des bâtiments ronds qui ont permis aux archéologues de connaître les types de cultures que pratiquaient les premiers habitants du canyon.

Et en bonus pour moi, la première représentation que je vois d’un Kokopelli, personnage mythique Amérindien, présent sur des peintures rupestres ou des pétroglyphes depuis plus de 3000 ans.

On a rejoint notre hôtel à une heure de route du Canyon de Chelly, un peu trop tard pour poster ce dernier billet…

On est de retour en Arizona, à Tucson, où on retrouve notre petite famille et la chaleur du désert de Sonora !

Merci à tous ceux qui ont suivi nos péripétie dans l’ouest Américain, de l’Oregon au Nouveau Mexique !

Nous restons encore quelques jours ici, et il y aura peut-être d’autres aventures à suivre…

A bientôt !

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