Edzna et San francisco de campeche
Transit aujourd’hui, entre Uxmal et San Francisco de Campeche, dans l’état du même nom.
Sur le trajet, nous avons commencé par un arrêt à Becal, la ville d’où sont originaires les plus beaux chapeaux du monde, les Panamas. Fabriqués à partir d’une fibre végétale tirée d’un petit palmier, le Jipi, importé ici en 1859 d’une ville d’équateur, Jipijappa, les Panamas tirent leur nom des ouvriers du Canal de Panama qui portaient ces chapeaux. Mais c’est Roosevelt, qui en portait un au cours de sa visite du chantier du canal, qui a involontairement fait connaître ce chapeau aux USA. La presse l’a pris en photo avec le chapeau au Panama, et l’histoire est née.
Ici on les appelle Jipijappa, pour ne pas les confondre avec leurs cousins de Merida, identiques, mais en Sisal.
La place centrale du village ne laisse aucun doute à l’activité principale ici.
Ils sont toujours fabriqués à la main. La feuille du Jipi est fendue avec une aiguille ou à l’origine un cure-dents, pour arriver à une fibre plus ou moins fine. Il y a 5 catégories de Jipis : la première, est tellement fine que le chapeau ressemble à une feuille de papier. Il faut un peu plus d’un mois, huit heures par jour pour tresser un seul Jippi de première catégorie ! Leur prix de vente est élevé : 13 000 pesos, soit environ 650 euros. En boutique, leur prix peut doubler ensuite !
La cinquième catégorie est la plus grossière, bien que le chapeau reste très fin, et il faut environ une à deux jours pour en tresser un.
Après récolte, la première étape est la déshydratation dans une sorte de four, ou les feuilles vont rester quelques jours, jusqu’à devenir blanches.
Les chapeaux sont fabriqués dans des grottes souterraines, pour rester humides. Les artisans restent 8 heures par jour à tresser ici. Dans cette grotte familiale, ils travaillent à 9 !
Les 5 catégories, la plus fine à gauche.
Nous avons ensuite filé vers Edzna, un site Maya situé à une cinquantaine de km de Campeche.
Cette cité est bien plus ancienne que celles que nous avons déjà vues. Son activité a commencé au Vème siècle avant JC, et s’est terminée en 1450. C’est une cité Puuc qui vénère cette fois le dieu Soleil.
Son nom signifie « la maison des hommes qui connaissent l’eau ». En effet, cette cité qui comptait en 650 plus de 70 000 habitants était régulièrement inondée à la saison des pluies. Les Mayas ont donc construit un important réseau de canaux pour distribuer les eaux de pluie et les drainer vers des dizaines (centaines ?) de citernes enfouies.
On arrive sur une petite série de bâtiments, appelée la Plateforme des Couteaux. La découverte de très nombreuses offrandes de couteaux en silex a donné son nom au lieu.
S’ouvre ensuite la place principale, avec un très long bâtiment de plus de 135 m, appelé Nohochna, qui servait vraisemblablement de gradins lors des différentes célébrations.
Face à lui, une autre cour surélevée, ou trône un véritable palais, haut de 5 étages, qui comptait 27 pièces toutes orientées vers l’ouest. Sa construction a duré 1000 ans, et il a subi de très nombreuses transformations. Le temple situé à son sommet fait exactement face au point où se couche le soleil le 13 août, date de création de l’univers (voir Chichen Itza). Il est vraiment très impressionnant, et très différent de tout ce qu’on a vu jusqu’à présent.
Autour de la place, plusieurs temples.
Sur les marches du palais, il reste de très beaux glyphes.
On peut voir des passages en hauteur pour traverser les pieds au sec…
Deux masques de stuc, qui représentent le dieu Kinich Ahau, le dieu Soleil, sous son aspect levant.
Et sous son aspect couchant.
Après cette belle découverte, nous sommes repartis vers San Francisco de Campeche, où nous allons passer une nuit.
C’est une grande ville au bord du Golfe du Mexique, qui vit du pétrole et de la pêche. Son centre historique est ceint dans une muraille qui servait à défendre la ville des attaques des pirates.
Le bord de mer, le Malecon est très prisé, notamment le soir pour admirer le coucher du soleil.
Les maisons sont très colorées, et le centre ville est agréable.
Demain, nous repartons pour la plus longue de nos étapes, qui va nous conduire au plus près de la frontière du Guatemala, découvrir ce qui s’avère être un des plus importants site Mayas de toute l’Amérique Centrale, Calakmul. Près de 400 km nous attendent, en pleine jungle…
A demain !