Ballade sur le fleuve
Trekking aujourd’hui ! La principale raison de notre visite dans le coin était motivée par un trek sur le plus long pont suspendu du monde, au dessus de la canopée de la forêt tropicale… Mais ce pont suspendu est fermé pour rénovation depuis janvier, sans date de réouverture ! On était un peu déçus quand on l’a appris avant de venir, et on a même envisagé de changer notre itinéraire, mais il n’y avait pas forcément d’autres trucs intéressants à caser dans notre planning serré !
Ce matin, on a donc commencé par un trek dans la forêt. 4 km d’ascension, à moitié sur des passerelles, à moitié sur la terre, le tout dans une chaleur moite… C’était difficile, crevant, et pas forcément très intéressant… Sans la Canopy Walk à la fin, les guides n’ont pas forcément grand chose à nous montrer. Le notre était très sympa et a quand même réussi à rendre le truc sympa !
Avant d’arriver au trek, il faut traverser la rivière. Le parc commence de l’autre côté. On doit s’enregistrer auprès des rangers et payer un droit d’entrée, qui prend en compte les appareils photos (12 ringgits au total, soit un peu plus de 2 €). Une fois traversée, l’ascension commence. Il y a un hôtel qui utilise un petit wagon pour monter les bagages des visiteurs.
Au bout de la montée, on arrive à un point culminant, Bukit Teresek à 334 mètres d’altitude, où on a une vue un peu dégagée sur la jungle… C’est joli, mais ça ne valait pas tous ces efforts !
Quand même quelques trucs intéressants pendant la ballade… Mille pattes, fourmis géantes (2 cm !), termites, papillon à tête d’allumette (je ne sais plus comment ça s’appelle !).
Il y a ici, comme au Yucatan avec les abeilles Mayas, une espèce d’abeilles inoffensives, sans dard, qui installent leur ruche dans le tronc des arbres. Ces abeilles butinent… la sueur des animaux et des humains qui passent. On en avait régulièrement sur nous. Ça donne un miel très acide, paraît-il immangeable. Elles sont toutes petites et toutes noires. On a vu deux ruches.
Crevés !
Une fois redescendus, on est retournés à l’hôtel prendre une bonne douche et manger, avant de passer à la seconde étape de la journée, une ballade sur le fleuve Tembling, pour aller voir entre autres les Orangs Aslis, une tribu aborigène qui vit dans le parc de Taman Negara. On monte dans une pirogue, très longue embarcation qui file assez vite sur le fleuve.
Les Orangs Aslis sont plus exactement des Buteks (il existe plusieurs tribus d’Orangs Aslis d’origines différentes). Orang Asli veut dire en Malais Homme des Origines. Ces ont les premiers habitants de la péninsule avant l’arrivée des Malais. Les Buteks sont les plus anciens, et les scientifiques estiment leur arrivée ici il y a plus de 50 000 ans. On les appelle les Negritos (sans connotation raciste), et c’est surprenant de les voir. Ils sont de type africain, avec les cheveux crépus, et très petits, un peu comme les papous qu’on avait vus à Flores.
Ceux qui vivent sur ce camp sont là depuis environ 6 mois. Ce sont des chasseurs-cueilleurs, semi sédentaires. Ils restent en général sur les camps qu’ils installent assez longtemps, quitte à les quitter pour de courtes périodes pour la chasse ou la cueillette pendant la saison des fruits. Ils ne quittent définitivement leur camp que quand les ressources animales sont épuisées, ou quand l’un des leurs meurt. Dans ce cas, il n’y reviennent jamais. Les corps sont emmenés dans la jungle, où ils sont emmaillotés dans de l’écorce, et hissés à la cime des arbres. Ils chassent les animaux en hauteur, et laissent au même endroit les corps de leurs anciens.
C’est toujours délicat de prendre des photos dans ces conditions, avec une fâcheuse impression d’être au zoo…
Ils chassent à la sarbacane, avec des flèches empoisonnées, et nous ont montrés comment tirer avec. On a même essayé, avec un certain succès !
Un des Orangs Aslis nous a fait du feu avec un morceau de bois et une tige d’osier ! Facile !
On a ensuite repris la pirogue pour une virée sur le fleuve, et on a bien pris l’eau ! Certains passages rapides nous ont bringuebalés dans tous les sens, et pour le reste, notre guide s’est amusé à nous arroser, ou à faire pencher la pirogue pour qu’on prenne l’eau ! Mais quand on pensait être assez trempés, est venue l’heure de la baignade ! Franchement, jamais on n’aurait imaginé nous baigner là-dedans ! Mais une fois que c’est fait, et bien c’est pas si mal… L’eau était très chaude, sans aucune odeur, et mise à part cette belle couleur de gadoue, tout s’est bien passé !
Cette après-midi sur le fleuve a été une vraie découverte, et un super souvenir ! On est rentrés, trempés, crevés, lessivés même, mais heureux ! Bon, un peu plus encore après la longue et savonneuse douche…
Demain matin nous partons pour Mersing, port de départ pour accéder à Tioman Island où nous allons passer une semaine…
J’ai galéré pour faire cet article, avec des connexion pourries… Je pense que tout au long des Carnets de voyage que j’ai faits, je n’ai jamais mis aussi longtemps à en faire un ! On est samedi soir, nous sommes à Mersing, après avoir fait un peu plus de 400 km. Notre hôtel est passable, mais ça va ! Nous avons pris nos billets de bateau pour demain, et trouvé un parking surveillé pour laisser la voiture pendant notre séjour sur Tioman.
Demain, normalement, c’est île tropicale, plage paradisiaque, mer turquoise…
A demain !