Tuol Sleng S21 et balade sur le Mekong
Source Wikipedia pour les détails !
Visite de l’horreur aujourd’hui, où nous sommes allés visiter Tuol Sleng S21, le musée du génocide Khmer. On a vraiment hésité à y aller, mais on s’est dits qu’il était important de voir ce triste endroit et de connaître un peu mieux l’histoire de ce génocide organisé par Pol Pot et ses soldats tortionnaires.
L’endroit est effrayant. Le cadre magnifique, dans un beau jardin rend encore plus terrible la visite des lieux. S21 est souvent décrit comme un centre de torture, mais c’était surtout un centre d’internement. Tous les détenus n’étaient pas torturés, mais tous les détenus qui étaient envoyés là étaient considérés comme coupables obligés, dont il fallait obtenir les aveux avant de les exécuter ! La mort était quasi inéluctable ! On estime qu’environ 18 000 personnes ont été tuées ici ! Le centre S21 était installé dans un ancien lycée, mais recouvrait en fait toute la zone. Le territoire de la prison s’étendait bien au-delà du périmètre actuel du musée et recouvrait l’ensemble du quartier, intégrant dans son périmètre un hôpital, des champs cultivés, les maisons adjacentes transformées en salles de tortures ou dortoirs pour les gardes et les interrogateurs.
Elle était dirigée par Kang Kek Ieu, alias « Douch », et elle dépendait directement des plus hauts dirigeants du régime. Douch était le maître du complexe de Tuol Sleng. Il exerçait, avant de prendre la tête de celui-ci, le métier d’enseignant. Il est inculpé en 2007 pour crimes contre l’humanité et le tribunal du génocide cambodgien le condamne à 35 ans de détention le 26 juillet 2010. Cette peine sera amenée à la réclusion criminelle à perpétuité en appel, le 2 février 2012. Il est mort le 2 septembre 2020.
Le complexe est constitué de quatre bâtiments de trois niveaux chacun formant un U autour d’une cour. Les bâtiments étaient recouverts de fil barbelé afin que les détenus ne se suicident pas, car la décision de vie ou de mort devait incomber à la direction de la prison seule !
Les anciennes salles de classe pouvaient servir de cellules collectives dans lesquelles une cinquantaine de personnes étaient entassées, allongées par terre, les pieds attachés à de longues barres de fer par des anneaux en fonte.
D’autres étaient divisées en cellules individuelles, d’environ 2 m2. Les cellules individuelles des rez-de-chaussée étaient en briques, celles aux premiers étages étaient en bois. À l’origine, les salles n’étaient pas reliées entre elles mais c’est l’administration de la prison qui cassa les murs afin de créer un couloir central.
Un gardien fouillait régulièrement les personnes allongées, pour voir si elles ne disposaient pas d’un stylo pour se suicider en se crevant la gorge, ou bien d’un boulon ou d’une vis pour se suicider aussi en l’avalant. On donnait aux prisonniers du gruau de riz deux fois par jour. Les détenus faisaient leurs besoins dans une boîte de munition américaine en métal, dont on voit encore les traces au sol des salles qui comportaient des cellules individuelles.
Les tortionnaires se divisaient en trois groupes : les « Gentils », les « Chauds », et les « Mordants ». Lorsque les prisonniers n’avouaient rien au groupe des « Gentils », qui était un groupe politique, ils étaient pris en charge par le groupe des « Chauds », puis le groupe des « Mordants ».
Après cette visite plombante, on est partis vers le Russian Market, appelé comme ça parce qu’il était très prisé des russes dans les années 80 quand la quasi totalité des expatriés au Cambodge étaient des russes. Il est similaire à tous ces marchés que l’on voit en Asie, avec la particularité qu’ici on trouve aussi tout une partie consacrée à la mécanique des scooters et autres motos qui pullulent ici !
En fin d’après-midi, on a fait un petit tour en bateau pour naviguer sur le Mekong ! Symbolique comme navigation, mais bon, on a navigué sur le Mekong quoi !
Le Mekong est le dixième fleuve du monde, avec près de 4900 km de long. Il prend sa source en Chine et traverse ensuite le Laos, le Cambodge, la Thaïlande avant de finir au Vietnam ! 70 millions de personnes vivent directement dans son bassin versant.
Le temps couvert aujourd’hui a fini par nous apporter la pluie pendant qu’on était à bord. L’occasion de voir à quel point la visibilité disparaît sous ces fortes pluies de mousson qui ne durent souvent pas très longtemps.
Il nous reste encore une journée et demie ici. Nous partons jeudi, si Lufthansa arrête de faire de la merde avec nos billets, qui disparaissent et réapparaissent tous les deux jours ! Demain, sans doute journée cool, on est crevés !
A demain !